Les étincelles de la pensée Se posent en lumière soudaine Sur les formes astrales Les mots tombent Au fil des temps Des vers mourant De ne pas être De ne pas avoir Une vérité Que l'on fait entrer dans l'oubli Les comptes détaillés De mes sœurs Considérant l'exploitation Pièce par pièce Du genre nouveau Elles me deviennent vérité Lors de leur entrée dans l'oubli
Catégorie : Poésie
Condoleō
Si tu veux
Tourne-moi autour
D’hiver en hiver
Ne dis rien qui m’attire
De demain à hier
Multiplie tes pas
Aussi loin de moi
Si tu peux
Protège mes yeux
Des funestes ruines
Du désordre
Tombent l’air et l’espace
En terre
Et considère l’œil qui pleure
La valeur du je
L’accès à la valeur femme
Oscille entre la qualité intime
Des cellules à quatre murs
Et la paroi transparente
De l'intime qualité du je.
Petites fatalités
Indélicatement
Cette part de moi
Laisse émerger
Le sens des regards
Ils ne font pas de moi
Celle que je suis
Ils n'autorisent
Que la limite
Du savoir
Et ne vont pas au delà
La tête tourne
Sans que l'esprit l'attrape
Rien ne passe
Aucun bien
Aucun fait
Juste le ressenti
De petites fatalités
Les envolées
Un jour Mères
Dans des bains de jeunesse
Vous verrez naître des filles de personne
Elles allumeront telles des lucioles
Des cercles lumineux
Et déposeront les graines
De mauvaises herbes
Qui demain éveilleront
Dans la blancheur du soleil
Les âmes envolées
Le féminin
Ma gorge avale un cortège
De bagages vides
Portés par des femmes
Toutes de noir vêtues
Je devine en strates
La voix de celle
Par qui la vie m’a été donnée
Je l’entends crier en moi-même
Un cri
Privé de matière
Hérité du silence séculaire
Je voudrais donner ma bouche
A un arbre un oiseau une pierre
Réveil de la réalité
L’allée s’étire droit devant
La perspective s’enfonce
Dans les brumes pâles
D’un matin d’hiver
Des bras squelettiques
Qui demandent à voir
Où se trouvent les cieux
Se dressent comme
Les pointes des épées
Des pas fantômes
Traînent sur le sol
Las de porter leurs corps
Les âmes fatiguées
Ouvrent des portes
Où se mêlent les temps
L’on devine aussi
Des voix enrobées
Retirées dans des chambres invisibles
Ne laissant passer
Qu’une poussive question
Qui êtes-vous ?
Le corps répondant
Une fin de nuit
Dans une aube sans oiseaux
Où l’esprit est retiré du temps
Où l’attente du jour est une cérémonie
Revenir de ces heures d’absence
Comme on revient d’un voyage pénible
Les yeux rôdent dans le noir
Comme pour garder en mémoire
Un pays qui donne à voir
L’autre bout de la pensée
Qui s’installe tantôt dans le cœur
Tantôt dans le corps répondant
All of us
J’applique à la lettre
Les lueurs enveloppantes
Que m’offrent la lune
Comme des voiles vaporeux
Qui plient sous le vent.
Ton corps déridé
Tendu comme un arc
Avale les mots entiers
Comme navire
Qui ferait naufrage
Comme humidité noire
Qui serait muette
Ton visage emporté
Par le vertige
Imprègne ton souffle
Du péché de la vie
Lève les yeux
Invente le chemin
Et consent doublement
À voir en nous
Le nous tous
Songe alaire
Là s’envoleront les serments
Trésors prisonniers
Dans le ciel à secrets.
De combats homériques
En silences de nuits éclairées
L’Arbrisseau têtu
Grandit et demande Amour
Hésite dans l’immensité céleste
A jouer dans le vent et le soleil
Il garde au corps des traînées aériennes
Se dit
Les souvenirs ne peuvent lever les yeux
Seulement
Le vent seul complice ramène les mots
Le soleil seul complice marque la peau