Là s’envoleront les serments
Trésors prisonniers
Dans le ciel à secrets.
De combats homériques
En silences de nuits éclairées
L’Arbrisseau têtu
Grandit et demande Amour
Hésite dans l’immensité céleste
A jouer dans le vent et le soleil
Il garde au corps des traînées aériennes
Se dit
Les souvenirs ne peuvent lever les yeux
Seulement
Le vent seul complice ramène les mots
Le soleil seul complice marque la peau
Catégorie : Poésie
Vagabonde
J’ai abandonné
Le chemin sur ma gauche
Trop encombré
Le chemin sur ma droite
Trop incertain
Le chemin présent
Passe par le corps
Bravant l’espace
Il s’accorde à l’œil nu
Aux curieuses matières
Je marche
Les yeux fermés
Mollement envahie
Par les ardeurs piétinées
Le ciel dans les bras
Ne soulage pas de la désolation
Phénomènes habituels
De calques de claques
Qui pour un instant
Supportent le fardeau
Le poison
Les jours noirs de nuit
Les derniers
Pleins et douloureux
Font grand bruit
De même que
Le son grave des horloges
Au fond des sommeils artificiels
Dans les chaussées luisantes de pluie
Se reflètent les délices perdus
Le regard s’interroge
Ai-je bu tant de poison ?
Mon ombre s’affole
Et me dit
Faut-il toujours creuser l’hiver
Pour entrevoir un filet de lumière
Storm
Va ! Prie les princes savants
Que de ta bouche
Sortent des vers embaumés
Inaudibles dans la barrière du vent
Va ! Écoute l’air triomphant
Venant des plaines
De la gorge des princes
Va ! Pâlis sur la terre
Comme le marbre sur ta tombe
Tes veines chargées de plomb
Jalousent le chêne centenaire
Va ! Danse dans le ciel
Grisée de liqueur parfumée
Ton âme n’entend pas
Le tonnerre précédant
Les poignards assassins
Vois ! Les foules prises d’assaut
Plongées dans les ténèbres
Ne font pas la forêt
La quête
Lumière d’août dans le vent du sud
Nu-pieds à la recherche de ses pas
Il flotte dans le tumulte de ses pensées
Un îlot de sagesse
Quête inaboutie de son songe d’humain
Rieur par défaut, prieur en dessous.
Il jette son être tout entier dans la tourmente
Au lieu de scinder son ego
En deux parts égales.
Malheur lui dira-t-on
Bonheur se dit-il
Miroir
Brindille qui tremble
De la tête aux pieds
Je n’use de rien
D’aucune matière
Pour paraître tissée
De toile mal ajustée
Dans l’enfant mourante
D’une ville aux rues
Noires et chantantes
Je devine l’ombre grimpante
Des soupirs d’ennui
Et de solitude camouflée
La perfection se dessine
Dans la pupille ronde
Claire de bleu
Et la mélancolie fraîche du tilleul
Condamnée dans d’autre temps
M’enveloppe jusqu’aux restes
De galops enfantins
J’attendais demain
Hier est arrivé
Colors
Coloriste amateur
Minimale et tourmentée
Lève le nez de dessous la peau
Soutiens la main qui tient le pinceau
Et livre en morceau
En bloc
En fraction
Le regard isolé du dormeur
Emporte-le loin
Jusqu’à la métamorphose du silence
L’oiseau
Parlons simple
Un oiseau m’a fait comprendre
Que l’envol
N’est qu’une illusion
Que le mot est inapproprié
Lui agit hors le temps
Dans une poussée insolente
Sans un mot de trop
La grande roue
Je participe à la ronde
Selon lui
La terre vire
Ajuste l’optique
Des menaces
Digère le festin
Et considère
Le mur vide
Je participe à la ronde
De ce monde
Dans une béatitude souveraine
Éclairée par la seule volonté
Déclinante parfois
De prières à sang noir
Fondu au noir
Partir avec la nuit
Avant l’heure
Du premier tour d’harmonie
Avant que les plaines
Ne se parent de la couronne
Aux mille feux
Avant que se taisent les chants nocturnes
Chemin tout tracé
De la graine au grain de sable
Sur la pointe des pieds
Glisser pour ne pas s’éveiller
Embrasser les formes délicates
Sans saillies où se blesser
Partir avec la nuit
Avant les premiers aboiements
Le premier dépôt de rosée
Respirer ce qu’il faut
Pour ne pas soustraire
Son âme au noir