Sans titre

Combien de valises a porter

Mon âme en mille morceaux

Mon âme qui brûle dans un sac

Demain, je renaîtrai en particules de pierre

Les pieds baigneront dans une fontaine fraîche

Ma vie me suivra en ronds de larmes

Et je verrai défiler les années

En toute discrétion

Dans ce silence qui vacille

Sentir un jour, mon amour

Le poids de ton corps

Ce corps attendu

Dans le bleu ciel ou bleu sang

Je ne sais plus où marquer le temps

je suis devenue ce que je suis

Je suis devenue l’abandon

Enterrée sous un silence

Pris dans le vent

L’antichambre

A la croix tête en bas

Dévisser

D’un bras

D’une main a plat

Comment supporter un tel poids

Se sentir écraser par son propre sang

Face contre poussière

Le poids de soi est lourd

Que n’ai je su jouer des poings

Pour battre ma mémoire

A la croix tête en bas

Derrière ce temps

Jour comme nuit

Et l’autre qui file

Dans l’entre deux qui gronde

Puissent les étoiles se déraciner

Et tomber en cendres

Brûlantes

Faire nuit

Qu’elle ne cesse

Que n’ai je appris à creuser

Pour enterrer mes yeux, ma bouche

L’essentiel à la surface

Un corps léger

Qui se penche avec le vent pour ne pas tomber

Est ce que la mort nous pardonne

Sis

Les étincelles de la pensée
Se posent en lumière soudaine
Sur les formes astrales

Les mots tombent
Au fil des temps

Des vers mourant
De ne pas être
De ne pas avoir

Une vérité
Que l'on fait entrer dans l'oubli

Les comptes détaillés
De mes sœurs

Considérant l'exploitation
Pièce par pièce
Du genre nouveau

Elles me deviennent vérité
Lors de leur entrée dans l'oubli

Les envolées

Un jour Mères
Dans des bains de jeunesse
Vous verrez naître des filles de personne
Elles allumeront telles des lucioles
Des cercles lumineux
Et déposeront les graines
De mauvaises herbes
Qui demain éveilleront
Dans la blancheur du soleil
Les âmes envolées