3 réflexions sur « Liberty »

  1. TOUT AUTRE

    Tout autre est le neveu

    qui surveille à
    Vancouver

    des chantiers pour
    Liberty
    Ships

    C’est le type du good boy

    toujours au grand air sur les docks

    il rayonne il éclate de santé

    Avec une belle fatuité de despote

    spécialiste du béton

    il s’est construit à
    Vancouver

    un immeuble à quatre étages

    Tout l’immeuble, me dit-il,

    est occupé par des dames seules

    qui de
    Floride qui de
    Californie

    une infirmière:
    Air-Fer-Mer

    une
    Mexicaine: miss
    Hurricane

    et je suis propriétaire du tout.

    U réalise le type de force

    qu’elles rêvent toutes

    le type du grand bagarreur

    et la technique du ciné

    l’a tellement halluciné

    qu’il assimile l’Europe

    à quelque salon suranné

    plus suranné que
    Suriname

    dont il sourit avec suffisance.

    Je sais que le trou-madame est un jeu désuet qui veut rendre l’amour plus amusant qu’il n’est

    et si tu veux savoir pourquoi je bois, by
    Jove, c’est parce que l’alcool éloigne de l’alcôve

    Au clair de la lune, mon ami
    Pablo

    à quoi rêvent les jeunes filles en fleurs qui chantent faux?

    à se morfondre dans une forêt giboyeuse ou à rendre la vie un peu moins ennuyeuse?

    Le pianiste de
    Pétrograd appuyait trop sur la pédale
    Chacun disait de lui: 11 boit et fait scandale

    Ne tirez pas sur lui:
    Vivre n’est pas commode quand on est croquenote dans un claque à la mode.

    Une écharde dans la chair

    ce qui fait qu’on devient poète c’est peut être

    un coup qui nous frappa au plus secret de l’être

    la compensation d’une détresse

    la joie de la désolation

    l’épatant c’est qu’on peut tout dire en poésie

    ce qu’il y a de plus croquignolet chez les clopinettes

    On peut y accéder par
    Millevoye

    une poésie entre vers et prose

    sur les bords du
    Jourdain

    une poésie de pleuronecte est celle qui nage sur le côté

    le lyrisme de l’hystérie en bikini

    l’odelette aux fines herbes

    qui porte le cachet de la
    Commune

    le stupre des bas-lieux

    la belle de
    Portsmouth

    du temps que la
    France pontait son dernier louis

    grelottante de gynécomaste monorchidien

    une poésie qui sait le danger des aliments raffinés

    poésie en prise directe

    poésie à demi-mot: cravate sensa, parfum sexi

    poésie olivier de serre

    maie herbe ne périt pas

    pin parasol fabre d’églantine

    cueillir le lai du chèvrefeuille

    dans l’espéranto des comptines

    Un poète sans oreille est un âne.

    De la limace immonde au lis sacerdotal

    chacun veut connaître le secret de la fin des temps

    Pudique du haut

    lubrique du bas

    crispée de sanglots

    riant aux éclats notre planète désacralisée est colonisée par l’au-delà

    Y a-t-il une vérité inconnaissable?

    Pas de vérité a priori
    Tout est sable sable sable
    On sait mieux ce qu’on n’a pas appris

    La vérité est changeante matière propriété de l’esprit esprit propriété de la matière tout doit changer sur cette terre

    David frondeur du cosmos draisienne lancée sur l’esplanade sublunaire l’action du monde n’est pas absurde du tout puisque tout aboutit à une fin inouïe.

    Paul Neuhuys

    Et du corps in qui se cherche l’atelier peint
    à l’huile pour se déboucher le pore
    C’est dur le peint
    Corinne
    continues et ne pouce pas

    N-L

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